MARYAN LAMOUR DANS LE BETON - UNE HISTOIRE VRAIE
Editions Encrage - 1999

Il la revoit tomber pliée, devant le chat, par sa chute amoureuse, s'affaisser sur ses jambes ! penchée vers le chat !

Autour le ciel s'ouvre avec l'horizon, sur la mer qui commence à prendre une couleur, bleue.

¬ Regarde qui est là ! elle dit la voix iodée !
Marianne le regarde !
¬ Salut ! dit le flic.
¬ …
C'est moi flic !
... C'est bien moi.
Si c'est moi qu'tu cherches. Son coeur bat, l'émotion. Elle le parcourt des yeux, le regarde. Sans insistance ni soustraire son regard. Ils détournent les yeux ensemble.

La fille le poursuit à nouveau d'un regard, accompagné d'un sourire ! en le regardant s'asseoir, près d'elle, sur une hauteur escarpée… dure.

Les mouettes par centaines battent le vent, crient, repartent, avec des goélands, des sternes planent, d'autres arrivent, plus nombreuses, le jour s'installe… sortant de l'ombre le parcours fait dans l'autre sens, elle va devant, courant ; s'élance !… légère. Des cormorans. Un cormoran pique dans la mer, des centaines d'autres oiseaux passent, au-dessus d'eux s’élevant encore, partant ! prenant la mer ! tous ensemble !
Elle marche devant lui, le vent dans la figure, les cheveux volant. La lumière teinte le cuir, la vêt, d'un noir fin, fragile, comme la soie…

elle va devant lui, les jambes à la lumière comme cendrées, toutes noircies, par le cuir. Un noir ! tu vois ça, tu perds le fil de ta pensée, comme des filets, pas de fumée, des restes éteints, noirs de bois brûlé. Les jambes tout comme ça, ça remonte…

Elle regarde l'Atlantique ! L'océan, désert. Des brisants, apparaître. Il devient bleu, avec le ciel.

Le flic la suit… des yeux. Elle cabriole se tourne les bras droits en hélice vers le flic, qu'elle attend ! elle rit ! diaphane blanche d'une douceur la peau… chair de la poire…

Des oiseaux encore partent, arrivant de loin par petits groupes, ondulent certains descendant la dune avant de reprendre de l'altitude, la mer elle bleuit, suivent une ligne droite avec l'horizon, la mer venant, le bleu séparé.

Elle a des jambes noires comme du jais, légèrement froncées derrière les genoux, Molard prend beaucoup de plaisir à la regarder. Il la regarde monter devant lui. S’élever d'un mouvement esquissé ! En haut, elle s'arrête, attendant. L'attendant !

« Alexandre Mathis, avec Maryan Lamour dans le béton, explose le narratif et les conventions du roman noir, en les cassant de l'intérieur. Un livre dérangeant à tous égards, désespérant et provocant, à découvrir impérativement. » Jean-Pierre Deloux (Polar)


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